L'HISTOIRE DES LUNETTES

DU CLOU A L'ACCESSOIRE DE MODE, 700 ANS D'EVOLUTION

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L'invention de la lunette remonte au Moyen Age.

Longtemps attribuée au moine italien Salvatore Armati, la paternité des premières bésicles revient au franciscain anglais Roger Bacon. C'est au XIIIe siècle que ce moine, soucieux de corriger les méfaits de l'âge sur la vision, eut l'idée d'assembler deux verres plans convexes dans deux cercles de bois reliés par un clou.

Il faudra attendre ensuite le XVIIIe siècle pour ce qui fut longtemps considéré comme une prothèse connaisse une nouvelle évolution, à l'initiative de Pierre-Yacinthe Caseaux, artisan jurassien installé près de Morez, qui remplace le clou , trop fragile, par un fil de métal.

Si les évolutions technologiques tant pour les branches (le doublé or, au XIXe siècle) que pour les verres (les progressifs, en 1959) permettent la fabrication de modèles de plus en plus légers et esthétiques, la notion de mode ne s'imposera réellement que dans les années 60 avec, comme moteur, l'avènement des lunettes solaires


Nom: La chronique du monde par Schedel
Description: Farbig, 67x101 cm, Illustration, Dia , Als Datei auf Anfrage erhältlich.
Source: Sammlung Prof. O. Hallauer
Légende: La gravure sur bois d'un homme avec des bésicles clouantes trouve son origine dans la "chronique du monde" de 1493 de Schedel. C'est la première fois que paraissent, dans l'histoire de la culture, des lunettes sous forme imprimée.
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Nom: L'apôtre Pierre avec les bésicles coulantes
Description: Farbig, 101x101 cm, Illustration, Dia , Als Datei auf Anfrage erhältlich.
Source: Sammlung Prof. O. Hallauer
Légende: Un anachronisme sur le panneau d'un autel de l'église St-Jacques à Rothenburg. Le tableau montre l'apôtre Paul avec des bésicles clouantes. Mais l'usage de celles-ci ne date que de l'an 1300 environ, donc en tout cas pas au temps de l'évangéliste.
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Nom: Thomas de Bry avec ses lunettes à fils
Description: Farbig, 32x32 cm, Illustration, Dia , Als Datei auf Anfrage erhältlich.
Source: Sammlung Prof. O. Hallauer
Légende: Thomas de Bry, un médecin de Padoue, alors mondialement connu, avec des lunettes à fils (représentation de 1581).
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MOREZ : 1796 d'un clou naquit la lunetterie à Morez

 

En 1796, alors qu'on travaille le métal et que l'on fabrique des clous à Morez, Pierre-Hyacinthe Cazeaux maître-cloutier de son état, à l'idée de tordre le fil de métal et d'en cercler deux verres, fabriquant ainsi une monture équipée de branches et s'accrochant derrière les oreilles. Son invention est présentée à la célèbre foire de Beaucaire et remporte un francs succès.

En 1830, un atelier à proximité de Morez produit plus de 2000 paires de lunettes par an. En 1840, la ville compte une quinzaine d'ateliers. Le pince-nez est créé en 1860.

En 1900, la ville double ses effectifs et passe de 3.000 à 6.000 habitants. La lunetterie compte 39 entreprises employant 200 personnes qui produisent déjà plus d'un million de lunettes.

Situé dans une région privilégiée, dans le haut Jura, à ½ heure de Genève, Morez capitale de la lunetterie française, compte aujourd'hui environ 7.000 habitants dont plus de la moitié travaille au sein de la filière lunettière.

Dans les années 30, les lunettes deviennent plus attrayantes et confortables, c'est aussi à cette époque que la matière plastique se substitue à l'écaille de tortue.

Après la dernière guerre mondiale, les moréziens jouent la carte de l'expansion. Des usines ultramodernes remplacent les petits ateliers familiaux. Les lunettes deviennent élégantes, les premières "nylor" apparaissent.

 

Morez devient dans les années 60, le leader des 3 trois grands centres de la lunetterie française devant Paris et Oyonnax.

Après l'euphorie des années 60, les premiers signes de la récession apparaissent à la fin des années 70. La concurrence mondiale bat son plein avec les italiens, les américains et les asiatiques. La lunetterie française est en crise, mais les industriels moréziens se remettent totalement en cause, décident de valoriser leur savoir-faire, améliorent leurs technicités et leur démarche commerciale.

Deux cents ans après la première paire de lunettes de Pierre-Hyacinthe Cazeaux, les lunetiers de Morez se mobilisent à nouveau pour conserver et améliorer leur position sur le marché mondial.

Attentifs à la mode, ils n'ont de cesse de devancer les tendances générales et de développer de nouvelles technologies. Ils travaillent également en osmose avec les grands créateurs de mode qui n'hésitent pas à s'appuyer sur leur savoir-faire et leur technologie pour créer des modèles optiques ou solaires, accessoires indispensables d'une collection de vêtements de haute couture ou de prêt-à-porter.

 

OYONNAX : du peigne aux lunettes

Dès le 18è siècle, Oyonnax utilise les ressources naturelles du Jura : bois, corne des sabots, pour fabriquer des peignes. Très rapidement, la réputation des "peigneux" d'Oyonnax qui sculptent des peignes se répand dans le monde entier et la production monte en flèche. En 1830, on compte plus de 600 fabricants de peigne.

En 1860, l'invention du Celluloïd remplace le bois et la corne et permet à Oyonnax d'accéder au monde des matières plastiques. Les peignes et les ornements de coiffure continuent à être fabriqués par les ouvriers d'Oyonnax, maîtres dans la technique de fabrication.

Dans les années 20, la mode des cheveux courts causera la ruine de la ville en mettant les peignes "de côté". Il faut trouver de nouveaux débouchés pour les "peigneux". Pendant quelques temps, ils fabriquent des pipes et des jouets, puis des pièces détachées: faces et branches et des lunettes en celluloïd pour les lunetiers de Morez qui ne fabriquent que des montures en métal.

 

En 1930, le Rhodoïd remplace petit à petit le Celluloïd et de nouvelles matières (thermoplastiques) et process (injections) apparaissent. La vallée d'Oyonnax devient la Vallée du Plastique. A l'occasion de la deuxième guerre mondiale, la France est coupée en deux et Morez séparée d'Oyonnax par la ligne de démarcation. Oyonnax est en zone libre et les industriels oyonnaxiens deviennent lunetiers à part entière.

Après la guerre, Oyonnax accroît son industrie lunetière et devient la première place européenne des fabricants de lunettes en acétate. A partir de la fin des années 50 et jusqu'au milieu des années 80, Oyonnax, principal fournisseur du marché américain, compte jusqu'à 70 entreprises qui travaillent les lunettes en acétate.

En mai 67, un petit groupe de lunetiers et de fabricants de matériel d'optique, décide, avec le soutien de la Municipalité d'Oyonnax, de créer leur salon. Il aura lieu sur 1.500 m2 et dans un hall neuf du SIP. Ils seront 70 dont 9 étrangers. Le SILMO est né.

 

  1. Aujourd'hui, après plusieurs années de crise, la qualité de la lunetterie oyonnaxienne est évidente. La créativité et l'innovation technologie qui s'appuient sur un outil de production fiable et performant, permet à cette industrie d'être une industrie de pointe et de mode puisque les grands noms actuels de la mode, travaillent en étroite collaboration avec les lunetiers pour obtenir des collections optiques et solaires exprimant leur univers.

 

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